LA SHW - LES SORTIES

Villers-Bettnach et la chapelle de Rabas
Dimanche 16 mai 2010




Première visite : Le site de l'ancienne abbaye cistercienne de Villers-Bettnach


Villers-Bettnach a été une grande abbaye cistercienne du début du XIIème siècle jusqu’à la révolution. Elle fut vendue et en grande partie détruite en 1796.
L’Association des Amis des Sites de St-Hubert (ASSHU) s’est fixée pour but de rétablir ce patrimoine chargé d’histoire, de la mettre en valeur tant dans son aspect environnemental que dans son aspect architectural et de l’animer en s’appuyant sur la dimension culturelle du lieu.
L’abbaye en ruine après de nombreux saccages et pillages dus aux conflits durant plusieurs siècles, fut reconstruite entre 1724 et 1729. Cette année-là, elle fut consacrée par Monseigneur Henry-Charles du Cambout Duc de Coislin, évêque de Metz (de 1697 à 1732) ; à cette occasion, il fit ériger un porche monumental à l’entrée de l’abbaye.
Les bâtiments claustraux enserraient sur trois côtés le cloître et sa fontaine et abritait « sous un même toit » la salle capitulaire, une bibliothèque, les réfectoires (pour l’été et l’hiver), le chauffoir, la cuisine et ses dépendances, le quartier d’hôtes et des chambres avec cabinets de travail, les cellules dortoirs, l’infirmerie et des ateliers pour les convers.
Cet ensemble se répartissait au rez-de-chaussée sur des caves voûtées et à l’étage sous de vastes greniers avec les escaliers nécessaires.


Présentation et historique du site par M. Maguin


Rassemblement devant le porche Coislin et début de la viste en empruntant le chemin de l'ancienne voie ferrée Metz-Anzeling qui longe le site.


Vue de l'abbatiale depuis le chœur (elle avait 59 mètres de longueur, 24 mètres de large et 17 mètres de hauteur)
et vue de ce qui reste du mur de la nef avec ses contreforts


Sortie de l'abbatiale par la porte qui donnait sur le cloître.

La chapelle sainte Catherine
Edifiée au début du XIIIème siècle, sa dédicace eut lieu en 1259.
La façade du bâtiment, seule intacte, présente dans sa partie supérieure, un triplet cistercien : trois baies romanes accolées d’égales dimensions dont les voussures reposent sur quatre colonnettes avec chapiteaux garnissant les montants.
Cette chapelle, dans le courant du XVIIème siècle, a servi de lieu de culte « par provision » aux habitants du village avant qu’ils ne disposent de leur propre chapelle (ci-après).
Aujourd’hui, elle est la propriété d’un aubergiste. Elle est classée.


L'intérieur de la chapelle des Humbles (bâtie vers 1710) et vue sur le petit cimetière situé à l'entrée de la chapelle.

(Textes de présentation extraits de la plaquette éditée par l'ASSHU)



Deuxième visite : La chapelle de Rabas située à Saint-Hubert


Rabas : entre tradition, légende et ferveur
Haut lieu de pèlerinage du pays messin depuis des temps lointains, la chapelle de Rabas doit ses origines à un vœu fait par Charlemagne un jour de chasse dans ses forêts, ainsi que nous le transmettent l'histoire et la légende. Roi des Francs et des Lombards et couronné Empereur d'Occident en l'an 800, il séjournait régulièrement à Thionville, une de ses résidences préférées et c'est ici d'ailleurs que mourut (en 783) Hildegarde, sa seconde épouse et mère de son fils et successeur Louis le Pieux ou Louis le Débonnaire. La Reine Hildegarde fut enterrée à l'abbaye bénédictine de Saint Arnould à Metz.
La tradition orale ou la légende, attribuant à Charlemagne la fondation de la Chapelle de Rabas pourrait se trouver confirmée entre autres par un quatrain, composé par un religieux messin, dans une chronique rimée, parlant de l'an 800 :
En celui temps, le grand Charlemagne,
Roi et empereur d'Allemagne,
En chassant au bois à l'esbat,
Fonda la chapelle de Rabas.

L'Abbé Cazin, ancien curé-archiprêtre de Vigy, propose dans sa notice historique « Notre-Dame de Rabas » de 1924 une explication du nom de Rabas (anciennement Rabais, Robas, en patois Raybais) : une altération de Rebach, nom allemand de la chapelle, qui lui-même dériverait de Reh-Bach = ruisseau des chevreuils, gibier très nombreux à venir se désaltérer dans les eaux du ruisseau qui coule au fond de la vallée et se jette dans la Canner.
D'abord simple oratoire érigé vers 806 selon la promesse de l'Empereur, fut consacrée par le Pape Léon IX lui-même en 1049 qui, selon l'aveu de nombreux contemporains et connaisseurs de son histoire, était un ami, un promoteur et un habitué des pèlerinages. Ainsi, Rabas voyait très tôt les pèlerins converger vers la chapelle dédiée à la Mère du Christ et se rendre sur ce lieu béni de Dieu en pleine forêt entre St Hubert et Béféy. Actuellement, des pèlerins d' Oudrenne près de Thionville comptent encore parmi les plus fidèles, venant chaque année. L'association des Amis de Rabas souhaiterait également faire renaître l'ancien pèlerinage des Messins vers le sanctuaire, qui autrefois venaient régulièrement et en grand nombre.
Cependant, les vicissitudes le l'Histoire et de la Révolution n'entamèrent en rien la ferveur des fidèles et c'est ainsi que la tradition s'est perpétuée jusqu'aux temps modernes.
Cette année, la messe du matin du lundi de Pentecôte (24 mai) sera célébrée à 11 h devant la chapelle de Rabas. Ensuite il y aura possibilité de se restaurer et se désaltérer au chalet (grillades, boissons etc.) Le traditionnel office marial aura lieu à 15h, toujours devant la Chapelle, suivi de la procession qui mènera les pèlerins jusqu'à la source de Charlemagne. Cette année encore, croyants, marcheurs ou simples promeneurs du dimanche vont suivre ce chemin à travers la forêt. La précieuse statue en bois polychrome de la Vierge portant l'Enfant (probablement Xlle-Xllle) sortira à nouveau de sa paisible (et secrète) retraite et sera portée au milieu de la foule. Devant la source de Charlemagne l'Abbé Luc Barré bénira l'assemblée qui reprendra ensuite le chemin du retour vers la chapelle et le chalet.
Hildegarde RAMET



La chapelle


L'autel

Les trois vitraux de la chapelle :

en l’an 1473 le Boulanger Harrelle ayant sauvé la cité contre une surprise des lorrains les Messins offrent à Notre Dame-la-Ronde les bannières prises à l’ennemi.

en l’an 1049 le pape St Léon IX à la prière de Varin abbé de St Arnould consacre sous l’invocation de la Ste Vierge l’église de Rabas.

en l’an 806 l’empereur Charlemagne chassant dans la vallée de Rabas y fonde cette chapelle en l’honneur de la Vierge Marie.

La source de Charlemagne :


De mémoire d'homme, la source de Charlemagne, située à quelques centaines de mètres de la chapelle, n'a jamais été à sec.


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